Première rencontre


Interwiew sur le même souvenir du 26/03/2019

Jean-François Hetzel

Six mois d’absence. Il me manque quelque chose. Mes journées me paraissent longues et ennuyeuses. J’ai besoin d’air. Hélène, ma femme acceptera-t-elle ? C’est décidé, demain plutôt que de tergiverser, je l’emmène. Elle ne pourra pas refuser.

Le réveil sonne, il est sept heures. Je me lève plein d’énergie. Je prépare le petitdéjeuner. Mes arguments en tête. Il faut que je puisse sortir de ces murs. J’étouffe, je m’ennuie. J’aime ma femme, mais il me manque quelque chose dont je pourrai prendre soin.

Un chien, voilà ce qu’il me faut ! En novembre dernier, notre bichon maltais nommé Sim a été euthanasié à l’âge de quinze ans. Hélène ne veut plus de chien, alors que j’ai besoin de sentir une présence canine.

Elle se lève : « Bonjour, Hélène, prend ton petit déjeuner, après, je t’emmène. On va se promener ! “ Elle marmonne un ‘oui ‘encore endormi. Nous n’avons pas d’obligation depuis que nous sommes à la retraite. Huit heures trente, sur le départ, elle me demande où je l’emmène. Je lui ai répondu ‘Tu verras !’

Elle a compris, lorsqu’elle a vu le panneau SPA. Précisant que si elle pouvait me faire plaisir, elle acceptait. On a fait toutes les SPA de la région pour s’arrêter à celle de Haguenau.

À l’accueil, on a précisé notre recherche. Un chien, de petite taille, mâle de préférence. Un bénévole est venu nous accompagner devant un box ou quatre chiots âgés de deux mois jouaient. La mère courte sur pattes, j’avais l’assurance que le chien resterait petit. Les mâles étaient déjà tous réservés. Il ne restait qu’une femelle.

La bénévole a pris le chiot et la mise dans les bras de Hélène. Je savais à son sourire qu’elle était conquise. Ce serait elle ! Prune, un croisé noir bringé !

Au cours des deux mois qui ont suivi, et en attendant que le chien soit sevré, deux bénévoles nous ont rendu visite pour s’assurer de l’environnement dans lequel, elle allait évoluer. À soixante-dix ans, j’avais devancé leur question au sujet de nos âges. Un calcul de quinze ans, et une nièce qui aime les animaux comme nous avaient clos cette interrogation.

Le quinze mars deux mille quinze, un appel du responsable du centre. Le chien était sevré. Dans l’après-midi, nous avons récupéré Zoé. Depuis, elle est toujours avec moi. Quand, je pars en voiture, je vais pendant deux ou trois heures, l’après-midi la promener autour d’un étang de pêche. Je revis. Si, elle s’appelle Zoé, et plus Prune, c’est Hélène qui a la réponse. Aujourd’hui, Zoé a quatre ans. Elle fait mon bonheur, notre bonheur.

Interview de Hélène Marino réalisée le 26/03/2019

Le quinze janvier deux mille quinze, Jean-François sans rien me dire m’a emmené dans toutes les SPA de la région.

Je ne voulais plus de chien. Émotionnellement, l’euthanasie de Sim, notre bichon maltais, m’avait affecté profondément. J’avais compris la démarche de mon mari, malgré tout. Car depuis la mort de Sim, il ne supportait plus de rester dans l’appartement. C’est qu’à nos âges, la patience s’estompe.

J’ai accepté pour lui faire plaisir. Et, j’ai toujours aimé les animaux, d’ailleurs j’en ai toujours eu. Que ce soit Strasbourg, Sélestat, Ebersheim, Saverne, il n’avait que des chiens de grande taille à adopter.

À Haguenau, en demandant à l’accueil, la bénévole nous a précisé qu’une chienne croisée de petite taille avait mis au monde une portée. Elle nous a accompagnés pour nous montrer les chiots. La porte du box s’ouvre, quatre chiens noirs, et blanc crapahutent. Je demande un mâle, mais ils sont tous réservés. Il reste une petite boule noire à adopter. La bénévole me la met dans les bras. Le coup de cœur immédiat.

Elle a deux mois, elle n’est pas encore sevrée, tonique, joueuse, heureuse. J’ai le sourire en voyant sa frimousse. Les oreilles tombantes, les moustaches longues, le bout des pattes blanches et son regard noisette. L’émotionnellement difficile du souvenir est devenu le bonheur de l’instant, avec ce petit être vivant dans mes mains. Je demande quelques explications pour la marche à suivre. Il faut patienter avant de l’emmener.

Le temps qu’elle soit sevrée. Jean-François verse un acompte valant pour réservation. Le solde sera réglé lorsque le chien pourra être adopté. Elle se nomme Prune, mais je trouve que Zoé, lui irait mieux. Je demande si le nom peut être modifié. C’est possible. Sur son carnet de vaccination, le nom de naissance est accolé à celui que j’ai choisi. Zoé. La SPA a pris connaissance de l’environnement futur du chien. La visite de deux bénévoles, deux semaines après notre choix, a validé notre adoption.

Le quinze mars deux mille quinze, nous avons récupéré Zoé. Son premier voyage en voiture s’est soldé par des vomissements durant tout le trajet. Depuis, dès que nous partons en voiture, nous l’emmenons. Elle n’a plus jamais vomi. Elle n’a jamais fait de bêtise. Et lorsque mon mari était hospitalisé l’année dernière, elle a comblé son absence par sa présence.

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