À toi qui espères que ce n’est qu’un baiser sucré. L’arrière-goût est bien amer, ne trouves-tu pas ?
La porte du placard ouverte, tu réfléchis mille fois au chaud, au froid. Alors que c’est à l’intérieur que les degrés sont les plus bas. Rapidement, tu regrettes ce baiser de Judas qui glace ton sang d’absence. Si tu pouvais, tu discorderais pour qu’une montagne renvoie ton propre écho.
C’est idiot !
D’un langoureux désir, l’envie de vomir vient juste après, et bien avant le neurone qui cherche en vain à se connecter à ce qui n’est pas toi. Juste une seconde avant son kiss, le frisson sur la peau qui désire une vraie chaleur, et qui en regret décide que rien ne peut remplacer ta propre présence. Perdu, pour perdu. En une seconde, cette vulgaire salive essaye de te faire changer ta salinité.
Dans le miroir, as-tu vu la réalité ?
Dans ton contour, les reflets sont flous.Ça y est ! il t’étreint pour danser, entre l’air de vos courants d’air.
Tu n’as pas envie, n’est-ce pas ?
Tu iras, quand même, sur un pas de trois, le rattraper. Parce qu’il est le seul à te sentir au fond de son derme immaculé d’absence. Pareil, à l’heure, qui clic et claque, comme tu veux ! les tics rassurants, et les tocs confinent ta plénitude cérébrale dans sa seule présence.
Chanter ! les murs ne sont que musique quand tu les frappes pour te rappeler que tu n’es que matière malléable, et oh !combien douloureuse. Jamais plus tu ne voudrais de cet embrassement, mais encore tu l’acceptes. Parce qu’en dehors des étoiles, tes sensations sombres éteignent toutes lumières.
C’est cruel, n’est-ce pas ?
Le temps d’un demi-tour, il t’a englobé pour ne faire qu’un. Tu ne débats même pas. Tu as abandonné, renoncé, et demain, le manège infini reprendra l’air de rien. Toi ! en roulement de particules, tu l’enlaceras pour qu’il reste un peu. Car, tu sais le ressentir.
Pourquoi donc ?
Crie, dissone-lui de te laisser miroiter un infime espoir coloré. Hurle-le-lui, ce que tu es ! De rage, ne cède pas à son caprice qui n’est pas tien. Sur le coin de ta joue, pas même une marque de rouge, pour te souvenir que tu es en entier. Rien de rien ! Il rit de te laisser sans teint, lorsqu’il se plante comme un homme à talons, fier de l’inné de son talent. Devant l’étreinte de sa puissance, tu ne sais plus comment fuir. Il a trouvé ta tétanie à son essence de vie. Il t’emmène où il veut en poussière.
Ce n’est qu’une amertume singulière dont tu te souviens à chaque fois. Tu as beau le regarder dans l’absence de ses yeux. Il t’englobe tel un mort de faim, avant de t’embrasser fougueusement. Il ne veut que ta bouche pour être corps.
Toi ! de ton vibrato, tue-le ! L’hostie rompue n’est pas sacrilège. Tu as le droit de refuser son âcre baiser. Si, ce n’est que ce qu’il te laisse. Lui, le silence n’a besoin que d’entendre ta voix pour disparaître !
Un mot de toi suffit à annihiler l’osculum silentium avec la douceur sucrée de tes lèvres….
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