
Elle est être, sensation, rigueur et douceur. Mais qui est donc la fille aux yeux clairs ?
Certainement une âme qui gonfle comme le voile agrandi par le vent. Bien sûr, elle parle à cet instant de son cœur qui surmonte toute la douleur de la vie avec la dureté dans le regard.
La fille à la peau pâle n’est pas une chimère. Elle est devenue matière à force de vouloir être en entier. Et pourtant des ombres dansent autour d’elle, jamais lasses de la torturer.
Elle sait qu’après la pluie, le soleil reviendra. Alors elle laisse passer le noir, jusqu’à qu’il déteigne sur l’horizon éclairci.
Elle est d’origine indéterminée, pourtant avec ou sans couleur, sur sa peau qui frissonne, le souvenir d’un pays est inscrit dans ses gènes.
Elle fait partie du monde. Elle est internationale comme son aimant qui accroche tout ce qui est doux et qui la rassure.
Elle est joyeuse, trinque souvent à son espoir sans matérialité. Elle a juste besoin de se remémorer un souvenir connu. La sincérité doit exister quelque part ! Peut-être dans son noyau ?
Un regard sur ses années passées lui fait chanter : « Jamais, je ne reviendrai, que la route soit plus en avant, sans regret ! » Dans son reflet sans miroir, elle s’extasie devant un cheveu grisonnant sa jeunesse. Par défi, elle le cache dans la couleur de sa vie, aussi colorée que ses choix, aussi lumineux que son sourire.
Elle chicane la ride au bord de ses yeux l’obligeant à se marquer plus en profondeur. Elle n’a pas envie de s’alourdir sur ses propres années. La légèreté comme une manivelle qui la conduira plus loin.
La fille tenace ne se serre que dans son jeans, la taille de guêpe est une rondeur personnelle. Là ! Les autres peuvent bavasser sur ses choix vestimentaires. Elle en a vu, entendu d’autres. Jamais ‘comme il faut’ dans le regard des envieux qui jalouse son énergie irradiante.
Elle le sait, elle est tout, elle n’est rien parfois, et pourtant elle est tant d’autre chose. Insondable, elle pense bleu, elle choisit du rose.
Elle veut un café, elle prend du chocolat. Le mouchoir en main, elle se demande pourquoi l’eau de la mer s’écoule de ses yeux.
Elle est tendresse à qui lui tend les bras. Elle est dureté à qui l’a chagrinée. Elle est dans l’univers comme une étoile filante. La retenir, c’est se brûler de chaleur humaine, les doigts, la tête.
Elle est la seule à pouvoir changer un ciel sombre en couleur d’infini. Là ! Est la force unique d’un être qui saisit l’humanité à bout de bras pour l’aider à faire les bons choix.
Elle prend souvent des marteaux pour planter des graines, ou des clous. Elle sait que son corps n’a que l’apparence d’un oisillon faible. Dans sa capacité, si elle le veut, elle peut ! Avec sa rigueur pour y parvenir, peu importe le temps qu’il faudra. Il n’y a qu’à découvrir et tester ce qu’elle ne maîtrise pas. S’arrêter ! C’est se compromettre dans sa valeur.
Elle est tant et peu à fois, que souvent, elle doute de ses choix, parce qu’elle voudrait oser aller au bout de son aimant qui attire tout et n’importe quoi. Du pire au meilleur, elle sait qu’une décision est obligatoire si elle ne veut pas mourir dans la terre lassée d’eau.
Elle est ingénieuse, heureuse, lorsqu’autour d’elle dansent les parasols aux vents. Elle attend que la route s’ouvre en grand pour avancer, créer, aimer, faire des choix. Jamais elle n’a peur, sinon un petit peu dans le noir.
Elle n’aime pas être seule. L’humour ironique sur sa propre maladresse. Elle en rit pour que chacun reste dans une légèreté d’envie de faire des gaffes. L’humour est un beau pied de nez à la lourdeur des erreurs.
Lorsqu’elle grandit de rondeur, elle est plus encore. Elle devient l’obole blonde de la lune, imaginant les premiers pas de l’être à venir, attendant avec patience son premier mot qui l’a nommera « maman » et qui l’amènera à créer plus encore pour s’opposer au pire grâce à son cœur gonflant d’émotion devant sa création. Elle le sait, il faudra résister encore à tous ces tracas. À son angoisse de mal faire. Sa peur de mal aimer. Son angoisse de ne pas être aussi parfaite que cela.
Elle est imagination dans le creux de la chanson qui cadence ses pas. Elle est chemin de vie à qui la suit. Elle est entière, ancrée dans la terre comme la racine des arbres.
Elle sait résister aux tempêtes. La douleur elle l’a prend, la transforme en nuage voyageant plus loin que toute sa pensée.
Elle voudrait dans la couleur de ses yeux étreindre toutes les larmes de ses enfants, que jamais ils ne souffrent, mais leur apprenant la vie au bout des doigts, dans un dernier sanglot, elle ne montrera qu’où la dernière étoile peut s’attraper sans peine pour encore désirer varier la couleur du ciel, espérer changer l’incroyable d’une vie qui s’éloigne de son sens de naissance.
Elle comprend que l’avenir n’est plus qu’un bout d’elle, qu’il reste le plus important à transmettre. Dans un rire joyeux, elle serre dans ses bras et fait découvrir cette empathie qui est inscrite dans son cœur. Elle dessine un chemin pour voir plus loin cette ligne d’humanité.
Elle tout à la fois, si peu, et tant. La femme dans son esprit saura résister et montrer la voie lumineuse aux plus sombres. Elle révélera les couleurs qui illuminent les pupilles d’un éclat de vie aimante.
Elle est tant et peu à la fois. Elle est unique, multiple, gaie, triste, aimante. Le cœur vaillant, l’esprit clair. Dans son corps, la pépite qui palpite est un aimant puissant. Elle est la raison de l’humanité. Le reflet de l’empathie, souvent résiliente. La compassion comme argument.
Elle est tout et tant à la fois. La femme chevillée dans son corps. Elle restera avec sa féminité, ses sentiments. La ligne de demain en point de mire. Elle sera l’avenir, le passé, la volonté, la rigueur, la douceur tout à la fois, parce qu’elle n’a jamais su faire à moitié.
Non ! Elle est tout à la fois, en entier à l’intérieur comme à l’extérieur et tant pis pour ces hommes qui ne la comprennent pas. Elle a son avenir dans ses mains, elle est sa propre destinée, elle est l’humanité.