Avril, départs, arrivées.
Avril, fleurs bourgeonnantes, températures grimpantes, luminosité impétueuse.
Avril, comme une fin, comme un début.
Avril, oiseaux ivre d’éclairs tardifs.
Avril, sang vert au sein de la branche endormie.
Avril, degrés hésitants entre hier et demain.
Avril, parfois éternue un peu de neige fondue.
Avril, active l’infiniment petit pour qu’il se multiplie.
Avril, liberté d’air sur la peau, sur la plume, sur l’eau. C’est une belle saison pour lui rendre son âme ou la laisser naître.
Avril, n’a pas choisi d’être indécis. C’est une signature future entre la Lune et le Soleil. La Terre ne fera que constater leurs paraphes sur ce contrat dont elle prendra sa part dans quelques jours.
Avril, en une fin pour poindre dans un éclat qui ose enfin être au vu et au su de tout.
Avril, dans l’inspiration du mourant qui réalise qu’il a survécu à sa pénombre terrestre.
Avril, c’est une chanson qui se crée sur une mélodie de coloriste.
Avril, comme un pinceau qui goutte à goutte emplit de vie les perles rouges de ses petits matins.
Avril, esquisse d’une expression inconsciente.
Avril, entre les vagues mire son point d’ancrage dans l’écume de son humeur.
Avril, pressé, sait patienter que la mort s’éteigne pour renaître.
Avril, sait trépasser pour ressusciter.
Avril, chantignole dans la mare des souvenirs.
Avril, sur le pavé de ma destinée.
Avril, je n’oublie pas. Ton souffle est mien.
Avril, c’est un nuage libre.
Avril, c’est trois stratus qui voyagent dans mes molécules, dans ma mémoire, dans l’immensité de mon souffle.