Derrière ma tenue corporelle, il y a une âme qui hurle « ouvrez les yeux! »
Je ne suis pas qu’un endroit, qu’un métier. Je suis tant de choses, de couleurs, de particules, de sons, de résonnances.
Je ne suis pas qu’un prénom, qu’une connaissance. Je suis un milliard d’atomes indexés par quelque chose de magique dont la formule ne sera jamais trouvée.
Je ne suis pas qu’un souvenir, si tel était le cas, je ne serais plus depuis longtemps. Je ne suis pas qu’un être d’antan, je suis un mur en cours de destruction, mais avant tout je suis matière et entièreté au gré de l’instant présent.
Je suis ciel, parfois orage, noyée dans ma perception. Je suis couleurs, sons, vibrations, tout en même temps que je me déroute moi-même pour supporter ce poids.
Je suis envies en cours de définition temporaires, imaginaires, volontaires. Je suis lorsque je le veux, comblée par toute l’atrocité de ma perception d’un monde qui jamais ne sera atomes colorés.
Je ne suis pas qu’un souvenir, je suis inspirations et expirations tout en tempo, toujours unique à ma sensation de l’instant. Je suis un être en recherche. Sans espoir que quelqu’un comprenne, sans espoir de percevoir l’espoir d’ouverture en l’autre.
Je ne suis pas un métier. Je suis une matière en cours de finition, je suis une âme en recherche de sens. Je suis un corps fracturé en recherche de résilience. Je suis, et ne suis plus.
La couleur rose m’a fait disparaître physiquement. La couleur violette a fait disparaître mes atomes. Quel instant formidable.
De mes cinq minutes de conversation ces nombreux derniers mois, ces nombreux questionnements qui ne laissent pas de place à l’être que je suis en chair et en vie, je tairais ma douleur pour paraître un tant soit peu » dans les normes » de critères qui ne seront jamais miens.
Et non, je ne suis pas qu’un métier, qu’un endroit, qu’un souvenir, qu’une connaissance. Je suis un être de chair, une âme perplexe de n’avoir que cela pour se souvenir d’être aujourd’hui.
Alors, ne reste mon silence.