Viens donc danser avec moi, puisque tu es revenu. Aussi lâche qu’un glaçon qui fond. Claire d’eau en vrac, tu ne m’as laissé que le froid, alors regarde bien ! Je chauffe, réchauffe, bouillonne de mots las, silencieux, je danse sur ton corps. Qui est, qui n’est pas ? Je ne suis plus ton enveloppe sans destinataire. Je suis enfin ma terre de naissance. Jamais au gré du vent, je n’ai soufflé le chant de cette vie sans contours, que toi, tu éteins du regard. Regarde, je souris à ce que tu tais.
Tu es là, fier, en talons. Regarde bien, je danse le feu de ma vie, l’énergie de ma peau. J’irradie mon esprit. Même en connexions inexistantes, je suis, je ne suis plus ton enveloppe sans destinataires. J’ai un chemin sans ton poids, accroche-toi. Tournoie jusqu’à te faire fuir, je vais.
Puisque tu es revenu, sans lumière, ma vie étincelle va allumer le feu d’un chemin pastel. Que tu le veuilles ou non, j’irai danser mon corps dans les flammes de mes envies, de ma vie. Reste donc ! la valse du temps ne s’arrêtera que lorsque lasse de compter un, deux, trois, je chanterai soleil. Tu comprendras que je ne suis plus. Je suis autre, toujours moi, différente, bien vivante.
Étrangle-moi, qu’importe, prive-moi d’air, c’est avec un sourire de volonté et de force que j’emmène le jour de demain dans ce ciel azur que désormais tu ne peux effacer. Prive-moi d’envies, de mots, je saurais trouver la souricière pour ne plus être crucifiée par ton vœu pieux. Je suis, je ne suis plus, je suis autre.
Danse avec moi. Regarde, je suis autre qu’hier. Mon iris éclate sa puissance sur ton désarroi. Je chante un, deux, trois, j’expulse ton silence dans un hurlement bestial. Je suis mots en corps d’enveloppe, j’ai une destination qui n’est plus toi. Je suis autre, en sable, en pierre, en terre. Je reprends forme. Le vent construit mes contours, toi ! tu t’effondres de trop. Danse une dernière fois, en silence. Un ultime pas de trois dans l’éclat naturel de mon enveloppe. Je t’efface pour chanter avec les hirondelles.
Adieu, oscilum silencium.
Osculum silentium 1, voir article de mai 2019
Littérairement Vous 