Chercher sa trace dans une lame d’alcool, se méprendre sur son idée.
Fuir ou embrumer pour ne plus fumer le goudron de ses pensées. Se noyer sur le rebord d’un verre cassé, jusqu’à saigner le rouge de ses baisers. Embrumer en vapeurs l’étincelle de l’iris bleutée, se laisser dissoudre dans des degrés tièdes.
Chercher le sommeil au travers du brouillard qui parsème sa vie de confettis gris. Pleurer sur ce cœur aigri, vouloir aimer et ne plus savoir.
Ramper dans l’apparence d’une ligne, le corps en lévitation. Mépriser ses contours, ignorer la dimension de ses erreurs. Ramper au roc bitumeux, son amertume. Arracher ses cordes vocales sur ses rebords perdus.
Vomir ou dormir. S’effacer sur l’empreinte des degrés à rebours qui laisse le temps filer sans soi. Baisser la tête, contempler ses pieds et dégueuler cette terre perdue, l’âcre douceur d’une mémoire embrumée. Espérer qu’un fantôme rien qu’une fois, vous serre dans ses bras.
La langue desséchée sur le parvis de ses envies. La bulle éclatée ne reste que cette vapeur brûlante. Reliquats du souvenir d’une chaleur éphémère à ses os glacés.
Parsemer de vent l’esprit, s’ennuyer quand même de soi. Filer en coton ses jambes, se laisser choir dans un état qui espère un jour être soi.
S’envoler toujours, s’envoler encore, jusqu’à ne plus penser. Choisir de ne plus rêver, ne plus croire, ne plus être. Le liquide gagnera, quelle que soit sa volonté.
Laisser la lame faucher cette réalité. De mortelle lassitude, reposer ce verre. S’endormir aux feux éteints de traîtrises. Espérer qu’au réveil, les vapeurs vous auront éloignés de vos choix.